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ESI contre ESF


Guillaume

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Merci à Zebol pour la copie de l'article :

L'attaque de l'Ecole de ski internationale (ESI) contre l'Ecole de ski français (ESF) pourrait redistribuer les cartes de l'enseignement de la glisse.

Avec son nom sonnant comme un enseignement public et la couleur de la flamme tricolore revêtue par ses moniteurs, l'Ecole de ski français (ESF) fausse-t-elle le jeu de la concurrence ? Aucun doute selon l'Ecole de ski internationale (ESI), dont le syndicat vient d'assigner son rival pour « concurrence déloyale » devant le tribunal de grande instance de Grenoble. Dans sa ligne de mire : ni plus ni moins que l'annulation de la marque ESF dont il estime que la consonance et le logo bleu blanc rouge constituent « une tromperie ». « Le consommateur croit avoir affaire à un organisme officiel ou habilité par les autorités publiques, alors qu'il n'en est rien », vocifère Philippe Camus, président de l'ESI.

En soixante-dix ans, l'école des pulls rouges a ancré son sigle dans le paysage du ski. Elle accueille 2 millions d'élèves par an et assure 800.000 examens attestant de leur niveau : étoiles, flèches et autres chamois, frappés du drapeau tricolore.

Comme leurs concurrents, habillés de jaune et noir, les 15.600 moniteurs de l'ESF (ils sont 1.700 à l'ESI) sont affiliés au statut des travailleurs indépendants. Pour exercer, les uns et les autres sont tenus d'adhérer à l'organisation syndicale dont ils dépendent : Syndicat national des moniteurs de ski français pour les premiers, Syndicat international des moniteurs de ski pour les seconds. Ils doivent également acquitter une cotisation et reverser une partie de leur rémunération (entre 1 et 3 % du chiffre d'affaires) à leur école.

« Système mafieux »

Grâce à ces rétributions, les deux écoles entretiennent et développent leur réseau : 82 enseignes pour l'ESI créée en 1974, trois fois plus pour sa rivale établie depuis l'entre-deux-guerres pour, à l'époque, organiser et maîtriser la promotion du ski et de la culture montagnarde autour des remonte-pentes inventés et installés par le fondateur de l'école. Le commerce est florissant : près de 300 millions d'euros contrôlés pour l'essentiel par l'ESF. « Nous sommes présents partout où existe un remonte-pente et une baraque à frites », caricature son président Gilles Chabert.

Ce contexte historique a façonné une autre réalité : présente dans la moindre vallée alpine, l'école peut mobiliser des centaines de bras, gratuitement et sur un simple coup de fil, pour déneiger des toits ou secourir des victimes d'avalanche. « Nos gars habitent la montagne. Ils s'y impliquent, financièrement, professionnellement, et politiquement », martèle le président.

L'ESF ne s'en cache pas : 40 de ses directeurs d'écoles et moniteurs sont aussi maires de leur commune, et au moins 400 autres en sont des élus. L'établissement ou son syndicat siègent également au conseil de l'Association des maires de montagne, des agences de promotion Ski France et France Montagne, et de nombre d'associations locales, pêche et chasse par exemple.

Cette omniprésence dans les lobbies politiques défavorise-t-elle les moniteurs concurrents ? « Assurément », dénonce l'école alternative dont les critiques soulignent le degré de tension qui les oppose : « Sous couvert de jouer les saint-bernard, les ESF font régner la terreur sur les fronts de pistes », dénonce un dissident dans une grande station. D'autres n'hésitent pas à parler de « système mafieux », d'« obstructions politiques », d'« ententes illégales ».

Née d'une mésentente entre deux caractères bien trempés des vallées au début des années 1970, chacun désirant tenir seul le pouvoir, la discorde a depuis rallié les mécontents de l'ESF, et entretient les jalousies, les jaunes et noirs pointant certaines différences de traitement. Ainsi, à Courchevel, l'école historique dispose de vastes points de rassemblement bien balisés quand l'école concurrente doit se contenter d'emplacements minimalistes. A l'Alpe-d'Huez, berceau historique de la dispute, il faut chercher l'ESI dans les galeries marchandes alors que l'ESF dispose d'un guichet jouxtant l'incontournable caisse des remontées mécaniques.

Pour tenter de rétablir l'équilibre, Philippe Camus, président des ESI, multiplie les procédures avec un budget proche de 15.000 euros par an. L'an dernier, il a gagné contre Val-d'Isère l'annulation d'une délibération municipale interdisant l'installation d'un chalet de stockage sur les pistes pour l'école Snow Fun, mais perdu contre l'Etat son recours pour discrimination contre l'arrêté d'octobre 2004 réglementant l'emploi des moniteurs stagiaires. « Ce texte impose aux écoles un effectif de 10 moniteurs diplômés pour faire travailler des stagiaires. C'est donc une prime aux grosses structures de l'ESF », déplore Philippe Camus. Selon lui, l'arrêté aurait mis en difficulté dix-sept de ses écoles. Et s'il voit rouge, c'est que dans le camp adverse, plusieurs dérogations ont été accordées par l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme (Ensa) où siège... le Syndicat des moniteurs français.

La force du lobbying

Ces attaques répétées n'altèrent pas la bonne humeur de Gilles Chabert, le patron de l'ESF. Grâce au travail marketing de ses prédécesseurs, les caisses n'ont aucun mal à se remplir. Avec un budget annuel de 5 millions d'euros, le syndicat qu'il dirige emploie une trentaine de salariés. Une part importante des effectifs alimente un puissant service technique qui étudie, avec les fabricants, les évolutions des sports de glisse, codifie des cours, organise des courses et des rendez-vous nationaux, et élabore le cursus des moniteurs formés à l'Ensa. « Nos écoles servent de courroie de transmission entre l'observation des pratiques sur le terrain et l'enseignement officiel », précise-t-il.

Le syndicat dispose également d'une assistance informatique pour aider les écoles à manipuler l'outil de gestion développé pour elles et d'un centre de gestion comptable agréé pour ses membres. Il abrite enfin une coopérative qui négocie les prix sur le matériel et sous-traite la confection des tenues. Au total, l'organisation génère un chiffre d'affaires proche de 10 millions d'euros. « Après soixante-dix ans de cet exercice, nous faisons désormais partie du paysage », résume le président de l'ESF.

Ces dernières saisons, le combat fratricide des deux écoles s'est corsé avec l'arrivée de moniteurs indépendants recrutés par leurs clients, notamment les Russes. Sur ce terrain, c'est encore l'ESF qui conduit l'attelage. « La force de notre lobbying sert l'intérêt du métier. Sur ce point, l'ESI ne nous conteste aucune position dominante », ironise Gilles Chabert.

PAUL MOLGA

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    • S'agissant de la Schappe, l'Architecte des Bâtiments de France refuse toute démolition et bloque tout projet. A suivre.
    • Des appels d’offre sont en cours : CONSTRUCTION DE LA GARE DE DÉPART DE LA TÉLECABINE DU PONTILLAS : RÉALISATION D'UN BATIMENT ANNEXE DE SERVICES TRAVAUX AMENAGEMENT DE BASE DU SKI SHOP ET RESTAURANT https://www.achatpublic.com/sdm/ent2/gen/ficheCsl.action?PCSLID=CSL_2024_VrqLpTBQju&ongletActif=2 CONSTRUCTION DE LA GARE DE DÉPART DE LA TÉLÉCABINE DU PONTILLAS : RÉALISATION D'UN BÂTIMENT ANNEXE DE SERVICES - LOT 10 https://www.achatpublic.com/sdm/ent2/gen/ficheCsl.action?PCSLID=CSL_2024_VIE13WFFhJ&ongletActif=2    
    • Concernant la Schappe c'est vrai que je n'ai pas pensé à l'ensoleillement faible en hiver. Evidemment il faudra détruire la ruine actuelle. Cela pourrait faire des logements abordables de ce fait, chose qui manque dans la vallée. Pour ma part, je trouve qu'il y a assez de voitures dans Briançon, et ce coin là n'est pas prévu pour un trafic important (les bouchons au rond-point du Leclerc peuvent être assez impressionnants). Refaire le stationnement actuel (réorganisation, renouveler l'asphalte, peut être y ajouter du mobilier pour l'embellir) serait déjà un premier point positif.   On manque de parkings oui mais je crois que, si nouveau parking il y a, il faudrait essayer de le penser dans un circuit de visite de la ville, avec le GR5 entre la Schappe et la Cité Vauban, la rue Centrale voire la TC du Prorel. Il faudrait aussi se pencher sur les mobilités sans voiture, au moins en période de forte fréquentation, pour désengorger la ville. Et dire qu'un ascenseur incliné était projeté entre la place Blanchard et le bout du Parc de la Schappe, cela aurait été bénéfique.
    • Pour le Fort des Têtes, bien qu'il est besoin d’être réhabilité, j'espère surtout que ça ne va pas créer un nouveau centre touristique. La montagne est suffisamment urbanisé et bétonné comme ça, laissons le coin et les environs du fort naturel. Pas besoin d'en rajouter. A partir du moment où le fort sera réhabilité il y aura forcément des activités fixes là dedans voire des logements donc ça signifiera bitumer le vaste champ de tir pour faire des grands parkings etc etc, augmenter la fréquentation, le nombre de voitures. Pas vraiment fan.
    • ll me semble que le batiment de la Schappe est irrécupérable , plus de charpente, plus de plancher, les murs ont subis une exposition aux fortes températures lors de l'incendie puis exposés plusieurs années aux intempéries; par ailleurs l'emplacement n'est pas très agréable , encaissé et ne voyant pas le soleil de longues heures en hivers. il pourrait ^tre avantageusement remplacé par des places de parking  Le fort des Têtes a un gros potentiel touristique, d'une architectures classique magnifique , idéalement exposé, il pourrait être relié facilement à la vieille ville par télécabine , d'un grand intéret historique il pourraient attirer capitaux publics et privés : si l'on pouvait voter se serait pour cette réhabilitation que je le ferai.
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